Président nous voici …

Ce soir je dors chez le président, mais en attendant départ de Saint Côme d’Olt. beau temps au réveil, la journée s’annonce superbe. Je fais un petit passage par La Poste municipale pour me délester de 1 kg inutile que je traîne depuis 10 jours. 

Malgré un léger frima et quelques gelées du matin, la température monte très vite. Nous sommes partis à trois. Thierry, Maud et moi et rapidement nous attaquons une montée qui va nous conduire sur les hauteurs de Saint Côme d’Olt.

Nous avons laissé sur le chemin passant par la route départementale José, qui a déjà pratiqué 10 fois le chemin, et donc il n’a pas d’avantage envie d’aller voir la vierge dominant la vallée. La pente est du rude que l’on prend très rapidement beaucoup d’altitude. En fait 300 m sur près de 3 km.

J’ai même pris le soin de mesurer le degré de la pente. On approche les 20° mais le chemin est facile à pratiquer ce qui rend la marche d’autant plus agréable au final. Les paysages restent superbes Thierry en profite pour faire sa gymnastique quotidienne, afin d’améliorer son élasticité. 

Nous approchons de cette statue, qui se fait attendre tellement elle est haute. Elle apparaît finalement dans le bleu du ciel en face de nous. La vue embrasse deux vallées, celle de Saint Côme à droite et celle d’Espalion à gauche.

On sent que nous sommes déjà plus au sud et à des altitudes plus basses avec le nombre de fleurs grandissant au fur et à mesure de notre progression. Nous arrivons enfin à Espalion où nous allons pouvoir déjeuner alors que nous n’avons fait que 6 ou 7 km.

C’est jour de marché à Espalion. Nous avons donc fait quelques emplettes rapides composées d’un saucisson, de jambon, de betteraves cuites, d’un chou-fleur, d’un assortiment de fromage, et de fraises en dessert. Nous avons oublié le vin, mais il nous reste des kilomètres à parcourir. Thierry et Maud finissent par une sieste avant que chacun reprenne sa route.

Nos chemins se séparent temporairement ici. Maud a choisi de faire un tour dans une librairie à Espalion et Thierry l’accompagnant pour un café avant de partir également. Ce soir chacun sera dans un gîte différent. Mais nous espérons pouvoir nous retrouver rapidement. Je trace la route pour couvrir les 10 km restants. Un petit rappel à ceux qui ne connaissent pas ce jeu de gamins qu’on appelait « poule ou coq », en poussant une graminées entre le pouce et l’index pour voir le résultat qui ressemble à une queue, soit de poule, soit de coq .

Le changement de température est vraiment notable, il fait bon voire chaud en marchant. Paysages et constructions de maisons ou de bâtisses, beaucoup plus imposantes sont toujours très beaux.  Les fleurs s’épanouissent un peu partout et les abeilles butinent. Aurez-vous repéré celle sur la photo ? 

À vous de juger la beauté celles-ci.

Dans chaque petit hameau, on retrouve pratiquement une chapelle ou une église souvent ouverte qui permet de découvrir des intérieurs sobres. Et partout le chemin de Compostelle se rappelle à nos pieds ou à notre regard. 

Il est presque 18 heures et je rejoins enfin la ville de Estaing où je vais me reposer ce soir. Le château domine la rivière, de façon majestueuse et impressionnante et la ville est tout aussi jolie que ce château est grand. 

Transition en douceur

Après l’effort le réconfort… l’étape vers St Come d’Olt s’annonce en douceur, petit 17km, en pente dans le bon sens, météo quasi ok. Sur le papier cela s’annonce bien et en réalité c’était bien.

Après le pont des pèlerins le chemin prend rapidement, mais vraiment rapidement une pente montante pour nous amener au sommet du versant opposé à St Chély. On y avait un point de vue sur la vallée puis sur les autres à venir. Malgré tout le chemin était bien raide. Thierry parti en avant pour effectuer sa méditation a dû finir en lévitation tellement il est allé vite, je ne l’ai revu qu’à Côme d’Olt. Et Maud a pris plus de temps. Pourtant elle est arrivée avant moi … ???

Chemin étroit, montée rude, l’effort était assez intense mais avec celui d’hier rien de comparable. Mon regard dit tout «  ça va bien ! », et aussi il en reste à monter … Par contre ciel superbe, bonne température un petit 10 et beau soleil c’est agréable pour marcher.

Les verts pâturages à cette hauteur sont une villégiature idéale pour de belles vaches d’Aubrac, la nature fleurit plus tardivement en altitude et cela commence à peine. En route descendante vers Côme il y a un arrêt buffet en mode libre service : café, thé, chocolat et jus d’orange. Je me suis requinqué d’un bon café chaud après 1h30 de marche, vers 10h. Les locaux, poule et chien, n’ont aucune préoccupation importante pour la journée …

Je le redis sans doute c’est le pays de la belle vache !!

La descente continue, j’ai un rythme assez rapide, j’écoute de la musique qui me cadence et du coup ça va tout seul. Sentiment de légèreté, si si c’est possible j’en entends ricaner …, bref impec !!

Je finis par prendre une pause vers 12h15 et un peu plus de 13km. Je retrouve Rodrigo, de Mexico, on déjeune ensemble. Coup de fil de Seb avec qui j’avais partagé la semaine entre Orléans et Amboise en 2023. Excellent souvenir et il aimerait bien y être … Et je me dépêche de repartir avant les gouttes qui s’annoncent dans le ciel un peu menaçant.

Mon petit voeu pour rester sec est exhaussé et déjà au fond du vallon apparaît Côme d’Olt (Olt signifiant Lot).

La différence d’altitude se ressent visuellement avec les fleurs : elles sont bien ouvertes à 360m pour Côme, alors qu’à 960m de St Chély il n’y avait pas cette foison. Vous remarquerez au loin le clocher de l’église St Côme, avec deux caractéristiques, on en reparle.

Les 17km s’achèvent, 4h et des poussières de minutes … je retrouve Maud qui est arrivée avant moi donc … elle a loupé un morceau et pris un raccourci par la route. Le fils et la mère que l’on retrouve sur la place sont les vedettes du jour car ils ont été interviewés hier par France 3 Rouergue, diffusion à 19h03. Et nous y apparaissons brièvement, voir l’extrait dessous.

On passe à la télé … regardez au fond

Alors la vue de notre chambre du gîte donne sur le clocher : celui ci est à faces en spirale, réalisation de compagnons charpentiers sur leur Tour de France, et il penche car il a été foudroyé et la reconstruction faite par des ouvriers moins qualifiés n’a pas permis de le reproduire. Mais beaucoup de théories sur le sujet existent et je vous invite à les découvrir sur internet. En attendant je lorgne sur la brioche préparée par Sophie notre hôte de ce soir avec Gaëtan.

Plein les bottes

Aujourd’hui une étape pas trop longue, un petit 19km entre Montgros et St Chély d’Aubrac. Par contre la plus dure depuis le début. Mes pieds, le gauche surtout, a un peu souffert.

Temps bien pourri ce matin, il a plu toute la nuit et je me doutais bien que cela n’annonçait pas un temps estival. Au réveil du froid, de la grisaille … brrr. Un bon petit déjeuner pour clore une nuit un peu difficile, les 28 km de la veille ont tiré sur les muscles, le sommeil a été un peu haché. On se prépare à partir de nouveau Maud, Thierry et moi. Nos rythmes sont assez proches et on se retrouve régulièrement sur la journée. Nous laissons partir devant Yoon. Sud coréen très attachant qui nous a expliqué hier soir l’écriture de son nom de famille en coréen… pas tout compris ça semble assez complexe !!!

Donc on met le nez dehors et tout de suite ajustement des cache cols, gants, bonnets. De 27 degrés la semaine dernière on est passé à un 1 ou 2, voire moins ressenti car il y a toujours ce vent.

La journée va être constituée d’une montée sur des cailloux qui cassent la plante des pieds car ils roulent, puis une traversée de prairies d’estives qui coupent les pattes puis d’une longue descente sur un chemin cahoteux dangereux pour les chevilles.

D’abord nous traversons Nabisnals, au pied de notre point culminant de la journée vers 1300m. Le ton est donné sur le chemin : raquettes recommandées en hiver. Et ce ciel toujours bas, il commence à grésiller un peu.

Et ce qui devait arriver arriva : il s’est mis à neiger, pas une poudreuse de ski mais tout de même assez pour monter le cache col sur les oreilles, stick à lèvres pour les gerçures et en avant Guingamp ! Première partie de la journée cette longue montée sur des cailloux roulants sous les godasses. Impossible d’avoir une assise de pied stable, les pas sont irréguliers, bref début de la mise à mal des plantes de pied. Toujours sous un ciel bas et chargé. En approchant de la fin de cette séquence le ciel s’est ouvert peu de temps, espoir de courte durée.

Enchaînement avec la seconde partie de la journée : les prairies d’estives. Ce sont les prés à travers lesquelles seuls les randonneurs sont autorisés, en dehors du bétail, à passer. Elles sont magnifiques, de l’herbe à perte de vue, avec du soleil ce serait mieux. Pour l’instant c’est gel à gogo, du vent. Bref marcher d’un bon pas tient chaud !!!

Derrière chaque vallon s’en trouve un nouveau, c’est sans fin. La marche se fait à flanc de coteau, en suivant des traces de bétail plus ou moins profondes dans lesquelles encore une fois les pieds ne sont jamais à plat, et les longueurs de pas irrégulières. C’est épuisant … pour moi. Je me dis que le dahu doit avoir un réel avantage sur cette topographie 😂. Ceci dit c’est beauuuuu.

A ce stade, environ 9km, il était convenu de manger à Aubrac, donc pas de sandwich prévu, et une fringale pas possible sur les coups de 11h. J’accélère le pas en espérant finir au plus vite les jolies prairies …

Le village se dévoile enfin. D’abord par ces immenses bâtisses, ancien hôpital des pèlerins au 12e devenu église. Et sous un soleil qui nous réchauffe la couenne avec plaisir, si si au fond des yeux c’est du plaisir …après l’effort.

L’intérieur est très dépouillé, j’ai pris une photo du vitrail à l’instant où un rayon y passait, effet garanti. Et dare dare j’entre a l’annexe de l’hotel d’Aubrac. Décor inattendu, mélange rococo mais sympa, il fait chaud. Un vrai repas s’impose pour se remettre bien en forme pour la suite il y en aura besoin.

Une fois les agapes achevées retour au réel et là c’est la descente directe vers St Chely, 6 à 7km dun chemin étroit parsemé de cailloux petits et gros. Après les orteils et plantes de pieds c’est maintenant aux chevilles et genoux de bosser un peu. Mais bon moral … si si au fond des yeux bon moral 😅.

Ceci dit c’est difficile mais toujours aussi beau. Difficile de rendre avec une petite image ce que l’œil capte à cet instant face aux vues jusqu’aux montagnes au loin rejointes par ces nuages entre deux couches de gris et de bleu.

Un dernier effort et voici le dénivelé de plus de 500m effacé en 6km. Arrivée à St Chaly d’Aubrac pour une nuit au gîte communal. Demain sera une autre journée, et j’espère que malgré la difficulté vous aurez eu envie de venir parcourir ce petit bout de chemin si varié et grandiose. Allez Akiléine Relax pour moi et bonne nuit à tous.

Emotions et longue étape

La journée commence par un peu d’émotion, ce matin nous laissons, Thierry et moi, deux joyeuses compères, Rosalie et Clara, à Aumont Aubrac. Retour sur Paris pour elles au bout de 6 jours et dur retour au réel. On a bien rit en tout cas !! Rosalie prépare un one woman show en stand up, elle a répété une entrée pour nous lorsque nous partions.

Clownesque

24 km nous attendent pour rejoindre Montgros. Je dis nous parce que nous avons fait équipe Thierry, Maud et moi quasiment toute la journée. Nous sommes partis sous un ciel bien chargé, quelques gouttes, du froid et un vent du nord ouest qui a forci tout au long de la journée. Nous avions pris des forces la veille avec un excellent aligot

Le paysage a malgré tout été superbe, les difficultés se sont enchaînées, montée après montée je pense que l’altitude d’arrivée est plus haute qu’au départ. Le profil le montre bien d’ailleurs. Jour important de l’année avec l’apparition des premières hirondelles pour moi, signe du printemps qui s’installe bien.

De petites églises toujours avec beaucoup de charme, la petite était coincée entre 3 routes à un rond point comme si elle avait survécu au passage de la machine à goudronner. Le temps ne s’est pas amélioré, froid, vent, pas de pluie vraiment c’est déjà ça.

Au bout de 8km environ une halte bienvenue, les 4 Chemins, est apparue. J’avais pris de l’avance sur Thierry et Maud, au bout de 2km je suis chaud et j’avance assez vite en fait … après 2h c’est une autre histoire. Donc arrêt café, rejoint rapidement par Thierry qui s’est laissé tenter par un gâteau à la crème de marron. En sortant Maud apparaît et nous finirons la journée à trois. Encore des montées qui s’enchaînent et des plaines vallonnées totalement désertiques. Sentiment de liberté, d’espace, c’est enivrant et donne du plaisir à la la marche, ne vous fiez pas à ma grimace.

Nous rencontrons plusieurs fois des obstacles pour passer d’une prairie à l’autre par le chemin, l’occasion de moments rigolos encombrés que nous sommes avec les sacs et batons. Parfois le vent pousse les nuages et laisse passer un coin de ciel bleu voire un rayon de soleil bienvenu, ça ne dure pas. Mais on apprécie. Outre les jonquilles sauvages on voit quelques renoncules. On a appris que les jonquilles étaient ramassées pour les parfumeurs … je demanderai vérification pour savoir quel parfum elles ont.

A la mi journée nous avons re croisé les « calfornian girls », fille, mère et cousine, puis nous nous sommes arrêter déjeuner tardivement au gîte « les gentianes » tenu par Sylvie qui a vu passer du monde ce jour. Je mangeais mon sandwich jambon beurre, Maud s’est régalée d’une omelette et Thierry a opté pour sa tranche de rôti de porc et une tranche de pain agrémentée de deux beaux desserts maison de Sylvie. Maud qui était HS a fait une courte sieste. La pause fut longue, plus d’une heure, et réparatrice. Mais il fallait accélérer car 2 objectifs à voir ensuite avant le gîte : la roue de granit et la cascade près de Montgros.

On repart d’un pas rapide direction la roue de granit, avec un vent de plus en plus fort, et ça grimpe bien sec.

Cette roue est comme une table d’orientation mais à la verticale. L’occasion d’y faire des photos et le zouave pour certains 😂. Les paysages sont magnifiques, et un rayon de soleil choisit le moment pour éclairer ces espaces.

On ne traîne pas trop, bientôt 15h30, encore 5/6km et la cascade à voir. On descend fissa et on tombe sur la cabane de Tatie biscuits, recommandée par Sylvie, mais de Tatie point. C’est Alice sa maman qui nous accueille. Alice au pays des jonquilles car c’est son paysage quotidien !! Le petit sablé façon coquille tente tout le monde, il faut manger le tour sans casser la coquille. Nous repartons avec les gâteaux, Thierry un muffin, et le plan d’accès pour la cascade.

Encore quelques kilomètres, un dernier hameau à traverser, le pont, un chemin et voici cette cascade.

Tout comme nous avions surmonté déjà des obstacles, la voir d’en bas allait demander de l’énergie et des contorsions. Sans compter une descente à pic avec les sacs et un guet à passer. Bref voici ce que cela donna

A hue et à dia

Efforts récompensés par une vue de haut sur la vallée et en bas de la cascade. Cela valait le coup du détour et des 3kms additionnels. L’heure avance il est 17h45, le diner dans les gites est plutôt vers 19h, il est temps de plier bagage.

Un dernier exercice d’équilibriste, le plateau et enfin la Maison de Rosalie. D’aucun diront que nous avons fait près de 30km, arrondis à la dizaine supérieure, en fait 27,2 et c’est déjà pas mal. Les pieds vont bien, demain sera plus calme.

J+6 : 100km et Aumont aubrac

Dernière étape de la première semaine, distance raisonnable avant 24km demain. Elle clos les 100km atteints depuis le Puy. Les 15km de St Alban à Aumont ont été avalés en 4h, petite vitesse. Mais il y avait de la côte dès le début à la sortie du village puis après les Estrets avant de redescendre sur aumont.

J’ai quitté le gîte de Fabienne et Stéphane vers 8h15, il y avait quelques nuages déjà sombres la journée sera fraîche. Nous y avons pris un dîner bon, simple et énergétique, avec deux nouveaux Clément et Jean-Christophe, ainsi que deux grand parents et leurs 3 petits enfants. Ils partaient ce matin pour 4 ou 5 étapes sur le GR65 vers Le Puy avec deux ânes. Fabienne et Stéphane en une vingtaine pour ce type de balade. Les mômes étaient excités comme des puces !!

Malgré les nuages il a vite fait chaud, d’autant que les cotes se sont enchaînées comme je le disais. En milieu de matinée beau soleil, la polaire était déjà au fond du sac.

Un répit sur les hauteurs avant les Estrets, petit hameau perdu entre deux coteaux.

Son église est coincée entre deux maisons, toute petite et charmante, datant du 12 eme pour sa première construction.

Après quelques instants passés avec Rosalie et Clara j’ai filé vers le haut de cette dernière pente bien raide, content d’en avoir enfin atteint le sommet. Ensuite descente vers Aumont Aubrac pour y trouver le gîte du jour avec une promesse alléchante pour le dîner ce soir.

Avant de manger douche et lessive dans ce cadre reposant. je vous offre un extrait de la lessive faite main par mes soins …

C’est dimanche … petite distance

Et d’ailleurs hier c’était samedi et j’ai oublié la recommandation musicale, vous aurez donc droit à deux propositions ce jour. Pour hier comme c’était samedi voici ma suggestion (en marchant ça donne un rythme d’enfer).

Et pour aujourd’hui, comme ça c’est fait et je n’oublierai pas, voici :

L’expérience au Sauvage est assez unique et je comprends pourquoi il faut anticiper son passage et y réserver : les 40 lits sont tous occupés et pourtant on ne sont pas le monde présent. Vue unique et calme garanti. Le coucher de soleil sur les champs recouverts de jonquilles sauvages est superbe.

Le dîner est simple mais bon. J’ai découvert la gelée du diable, une gelée de gentiane en accompagnement des fromages proposés. Service à table pour les 40 marcheurs, ça dépote !

Le ciel est encore bien bleu ce matin, à 8h30 il fait bon le soleil chauffe tout de suite et rapidement j’enlèverai la polaire pour marcher en tee-shirt.

Le profil de l’étape de 14km est plutôt en descente avec quelques petites montées, donc aucune difficultés.

Le chemin quitte rapidement le département de la haute loire pour entrer en Lozère, et en Occitanie par la même occasion.

Le chemin sinue entre bois de résineux et plateau bordé de champs. J’aime ces quelques arbres tortueux seuls le long du chemin.

Je continue comme cela pendant environ 10km à un bon rythme, mais il n’y a que 14km aujourd’hui il faut prendre le temps.

Après avoir croisé un tracteur, qui transportait un petit chien dans un baril découpé pour lui afin de rester avec son maitre sur le véhicule, je repère un bout de champs à l’herbe grasse à l’ombre de quelques arbres, et où coule un petit ruisseau. L’endroit idéal pour m’arrêter, il est 11h15, et attendre au repos l’heure du dej. 30mn plus tard c’est l’heure du dej, bon les lentilles en sauce proposées au sauvage ne sont pas top, mais ça tient au corps. J’enchaîne avec la sieste de 20mn.

Il est temps de repartir, je suis à un vol d’oiseau de St Alban sur Limagnole, et il fait soif. Je retrouve ce soir Gladys et Vincent au gîte, Clara et Rosalie, ainsi que Thierry et Marylène et Isabelle. Bonne ambiance, demain sera une autre journée, météo plus fraiche annonçant une baisse plus importante pour les jours suivants.

20km et Le Sauvage

Grande tablée hier soir chez Jesus notre hôte. 11 personnes et un bébé de 11 mois. Nous avions Violaine de Montréal, Munakata de Fukushima, Cécile et Priyem et leur bébé Edith donc, Evan (19 ans), et Jean-Christophe et Anne, Clara et Rosalie et Thierry avec qui nous nous retrouvons depuis 3 jours. Dîner excellent avec un bœuf bourguignon et des conversations croisées bien marrantes.

Je quitte Saugues sous un beau soleil dès le matin et la bénédiction d’un St Jacques en bois. La petite rosée du matin donne un peu de fraîcheur … ça ne va pas durer. De jolis paysages attendent encore qu’on les capture sur nos écrans.

Alternance de petits hameaux de 2/3 maisons, champs et prairies, bois de résineux, et surtout des montées régulièrement et plus pentues les unes que les autres. Le soleil est de plus en plus chaud, crème obligatoire sur les avant bras, le visage et l’oreille gauche exposée à l’est toute la matinée.

A 11h pause pomme pour reprendre des forces, 8km parcourus en 2h20, bon rythme. Je m’installe à l’ombre de la tour de la Clauze, occupée par les seuls corbeaux qui y nichent. Discussion avec Adrian d’angleterre qui parle un très bon français et est sur le chemin comme tant d’autres. Il y a en fait beaucoup de monde, on peut discuter et échanger facilement, grosse différence avec mon périple de 2023, où finalement les deux dernières semaines passées seul ont sans doute entamé mon moral. Là c’est impeccable !

D’autant que sur le coup de midi et quelques je m’arrête à Le Falzet pour la pause picnic du jour, sandwich jambon de pays et fromage, pas de flan !! Une banane et une pomme.

Je repars, il fait de plus en plus chaud, obligé de me couvrir la tête et l’oreille droite pour éviter le coup de chaud et de soleil. Mon litre et demi d’eau y est passé et j’ai rechargé la poche quelques temps avant déjà. je rattrape une partie de la troupe, je suis lent le matin sur 3km histoire d’être chaud après c’est mieux … et je croise Evan qui a tendu son hamac pour la pause sieste ! Un peu plus loin jonction avec le groupe Thierry, Clara et Rosalie. Nous finirons l’étape ensemble et ce qui vient va être difficile car ça grimpe sec. Il est 13h encore 2h de marche pour atteindre le gîte Le Sauvage.

Jusqu’au plateau du gîte ce ne sera qu’une longue montée de 1100 à 1300m avec quelques à plats. A l’ombre des bois c’est déjà ça de gagné, il fait toujours chaud. Et finalement on y arrive, vers 15h un temps de marche pas mauvais, 4h45 de marche effective pour 20km.

Le gîte est très spacieux, 40 lits, tout est plein beaucoup de marcheurs n’ont pu réserver et se voient contraints de rejoindre le prochain village à 3km. Endroit calme il n’y a rien d’autre que cette bâtisse. C’est sobre mais confortable, chambres de 4 lits. La biére est bien méritée pour récupérer avant d’aller se doucher et faire la petite lessive.

Edith arrive 2h plus tard en pleine forme et souriante elle a hâte de manger son goûter…

Soleil à Saugues

Une journée sous le soleil … un beau jour d’été !!! Et pourtant on est monté à 1106m et il y avait 30cm de neige il y a 3 semaines. Dés le départ le ton est donné avec une côte de 4km au départ de Monistrol, pour passer de 600 à 1000m. Un pas après l’autre … je quitte cette petite ville et son « pain de sucre ».

Sacrée grimpette pour débuter

Voilà où j’étais hier midi en haut de la montagne déjeunant au pied de la Chapelle, et je laisse derrière le pont Eiffel, le petit sur la photo.

La montée est vraiment costaud et je tire mon chapeau à Etienne, venu de Polynésie pour ce chemin, et qui marche très lentement. Courage. On est récompensé par de magnifiques paysages.

En fin de montée un coureur venu de nulle part nous a dépassé … impressionnant, puis je rejoins avec Thierry Marylène et Isabelle qui font une pause, peu après j’en profite pour me désaltérer il y a quelques points d’eau accessibles librement c’est utile.

Arrêt pour le déjeuner «  copieux », je n’ai pas fini le sandwich !, proposé par le gîte de Magali. J’ai laissé filer Thierry qui marche plus vite, je le retrouverai à l’étape.

L’étape est à Saugues, le soleil et le ciel bleu n’ont pas cessé de la journée, coup de soleil sur le front !! Demain ce sera crème solaire obligatoire ! De grandes statues en bois sont érigées en bas de la descente avant d’entrer dans la ville, étonnantes.

Enfin le gîte de Jesus est là, welcome au gîte Itier Martin. Une petite étape encore, toujours dans la phase de mise en jambe. Ce soir il y aura une Canadienne de Montréal, un Japonais, un couple et leur bébé de 11 mois (pourvu qu’il dorme bien 🤞), Clara et Rosalie, Jean-Christophe et Anne, Evan et Thierry. Une belle tablée avec un bœuf bourguignon en prévision !!! Hummmm…

Première nuit en chemin

Hier première nuit sur le chemin, à Montbonnet avec 9 autres marcheurs Thierry, Gladis, Vincent, Christine, Rosalie, Clara, Marylène, Isabelle, Amélie, … dans le gîte de Fanny et Medhi. Une fois les instructions de vie commune partagées direction la douche puis la lessive. Le dîner fut excellent, potage de butternut puis une lasagne végétarienne et bien «  consistante », accompagnée d’un dessert crémeux et délicieux.

La nuit fut utile pour récupérer, bouchons d’oreilles obligatoires on ne sait plus qui ronfle ou pas. Amélie, 21 ans, la benjamine, était arrivée au gîte vers 20h comme une plume en toute discrétion mais avec un sac de 22kg !!!😱😱. Chacun y est allé de ses conseils pour l’alléger et au final elle a gagné 7kg tout de même de divers objets que Medhi lui gardera quelques jours avant qu’elle ne repasse en bus pour aller à la gare du Puy. Ce qui est étonnant c’est la candeur mêlée d’ignorance avec laquelle elle est partie sur ce chemin, alors que tous nous avons préparé plus ou moins. Enfin cela ira mieux pour elle ce jour.

Le départ se fait sous un beau soleil mais un froid piquant !!

Tout de suite le ton est donné, ça va grimper puis redescendre.

Les genoux ont «  aimé »

Les pâturages sont présents partout, ciel bleu et givre sont bien là, et une alouette fait son cirque.

Allouette gentille allouette …

La montée vers 1200m est en face de nous à travers un bois puis ce sera la descente. Chacun marche à sa vitesse et de petits groupes se font et se défont au rythme des uns et des autres.

Bientôt Dallas, in Haute Loire …😂. Amélie marche en tête avec son grand bâton malgré son sac et la journée d’hier qui a du être terrible pour elle.

On arrive a Le Chier … attention j’entends déjà les blagues à ce sujet … ça ne se prononce pas comme ça s’écrit : il faut prononcer le « r » comme s’il y avait un « e » après … Les bâtisses de la région sont magnifiques, imposantes !

On peut ensuite commencer la descente vers Saint Privat en suivant un petit cours d’eau et découvrant le flore locale. Heureusement que c’est sec car sinon glissade assurée.

Saint Privat semble endormie entre deux vallées, même le chat ne s’en fait pas. Un petit tour par la chapelle dominante sur les hauteurs et nous descendons chercher une pause café.

A côté du charcutier meilleur ouvrier de France nous posons nos sacs à « la petite pause », bien nommée n’est ce pas ? On y a été rejoint par une paire de marcheuses britanniques du Sussex, ainsi qu’un américain en provenance de l’Utah qui tirait une roulotte avec sa valise dessus. Il a eu des incidents techniques sur son axe de roues et cherchait un mécano de service.

Après un bon café et une crêpe pour certains (non non pas moi !) la troupe est partie en ordre dispersé je me suis joint à l’Américain et Amélie qui se sont lancés dans une conversation sérieuse sur le changement du monde …peu après je les ai laissé continuer sur la route pour prendre seul le chemin normal vers Monistrol, ils sont sur la première photo en bas sur la route.

Le chemin valait vraiment le coup avec un soleil magnifique dans des paysages variés de sentiers pentus.

L’atelier d’artistes à l’entrée de la descente de Rochegude, épreuve du jour, était en pause, faute de croquettes pour le chat !!

Je retrouve ensuite Thierry, Clara et Rosalie au pied de la chapelle du hameau où nous avons profité du lieu pour une halte déjeuner bien sympathique.

Ensuite on s’est attaqué dans la bonne humeur au toboggan de la Rochegude comme nous la décrit Medhi, et j’avoue qu’on a bien rigolé en papotant tous les quatre sur cette portion jusqu’à Monistrol.

La dernière portion de route nous conduit au village en passant devant une superbe demeure qui en passant s’avère être celle d’une personne que les filles avaient croisée le matin, du coup un échange s’est installé avec le propriétaire de cette superbe maison. C’est ainsi que nous rentrons dans Monistrol d’Allier avec sa centrale hydro électrique et son pont Eiffel non suspendu.

Une magnifique seconde journée, très différente de celles de 2023 où je marchais seul quasiment tout le temps, sauf la semaine avec Seb. Et finalement même si nous ne sommes pas en groupe tout le temps, se retrouver quelques instants, échanger et partager et rigoler sont un support qui pousse à continuer plus facilement.

La recommandation musicale du jour

C’est parti …

Départ gare de Chessy ce matin, train de 7h13 pour Lyon, puis Saint Etienne et Puy-en-Velay.

Entrée en gare de l’Inoui de 7h13

Le sac a été finalisé hier, bien rempli, juste 10kg. Encore quelques excédents, on a du mal à se défaire d’objets qui auront été inutiles dans 6 semaines…

Le TGV est à l’heure à lyon, le temps de prendre un café croissant, rien mangé en partant tôt ce matin.

Et j’enchaîne avec le 9h54 pour Saint Etienne via Givors, Rive de Gier, Saint Chamont (prononcer avec une pointe de prononciation nasale et trainante sur le « mont » de Chamont, et le « ain » de Saint en voyelle ouverte et pas fermée … on s’approche de St Etienne) et donc Saint Etienne.

25 minutes d’attente et dernier train pour la destination finale du Puy. Après la pluie à Lyon et le temps gris de Saint Étienne j’espère y trouver un temps plus ensoleillé ce que la météo semble prévoir.

Et en effet beau temps au Puy en arrivant. C’est la ville du chemin de compostelle dès l’arrivée à la gare. Le temps de trouver un coin au calme et c’est mon premier sandwich. Attention, un sandwich préparé avec amour par Véronique, jambon fromage entre deux tranches d’un pain de campagne d’un vrai boulanger … hummm.

La ville du Puy-en-Velay est logée au creux d’une petite vallée et sur un flanc de colline escarpée. La vieille ville est toute en côtes et descentes assez abruptes… un bon échauffement pour la première étape.

Au dessus de la cathédrale majestueuse domine une immense statue de la Vierge Marie à l’enfant. On peut visiter la statue et monter jusqu’à un promontoire logé dans la couronne, couvert d’une bulle transparente. On y a une vue à 360 assez impressionnante. A cette saison il n’y a personne et c’est un luxe de pouvoir y monter tranquillement sans bousculade. Je n’ose imaginer ce que cela doit être en période touristique !!!…

La construction est en acier avec de petits escaliers en colimaçon pour accéder au sommet, d’une étroitesse inouïe. La dernière échelle impose de ne pas avoir le vertige, surtout en la tenant d’une main pour faire un panoramique.

Une vue magnifique entoure ce rocher où domine la statue. Le beau temps est bienvenu, juste à point pour de belles photos.

La vue a 360 degrés du haut de la statue

La journée se termine par une réunion «  surprise » près de la cathédrale avec des pèlerins / marcheurs venus des 4 coins : montreal, Corée du Sud, Polynésie, Arcachon … une 40aine de personnes qui peut être iront a la messe des pèlerins demain à 7h. 7h!!??? 😱 … je réfléchis …

Je termine la soirée avec un bon petit repas dans un resto que je recommande « l’écu d’or » : velouté de potimarron et crumble aux pommes, pas eu le temps de prendre en photo le sauté d’agneau au curry 😂. Merci Véro d’avoir déniché cette adresse 😘.