Soleil au rendez vous !

La météo le disait il y aurait du soleil aujourd’hui. Et en effet il était bien là toute la journée, même si vers 17h le ciel s’est assombri et qu’une ondée est passée. Le ciel est superbe, la vue du haut de Lectoure englobe toute la vallée et Angélique m’accompagne à la limite de la ville avant de remonter avec la malle postale (service de transport de bagages et de personnes) vers Conques et son véhicule. Je m’engage ensuite sur la route d’Artagnan, tout un programme.

A vrai dire les 6 premiers km sont un peu lassants, sur une départementale. Définitivement je n’aime pas le bitume … Les champs sont de plus en plus grands, j’en conclus que les remembrements ont fait disparaitre nombre de chemins. Il faut s’y faire. Ce qui n’enlève rien au charme des paysages et couleurs des végétaux en cette période pré estivale.

Heureusement à l’approche du petit village de Marsolan on retrouve des chemins de terre. Petit tour par l’église qui est assez grande malgré la taille du village. Une épicerie bar est ouverte ce matin, j’en profite pour un café. J’y retrouve Gary, Céline et Emmy. On se croise tous les jours !! Et je les reverrai à La Romieu, destination finale.

Moment de calme dans cette église dans laquelle une musique est diffusée. J’avoue que c’est très reposant et énergisant pour repartir ensuite. Surtout que pendant que je prenais le café tranquillement un groupe de 4 à coté jugeait utile de partager leur conversation et humour avec toute la place ….

La suite est beaucoup plus sympa car les chemins passaient des champs aux bois et ainsi de suite. Le ciel était juste parsemé de quelques bandes nuageuses. La température commence à remonter, une bonne suée cette matinée donc. Au loin ce que je croyais être La Romieu est en fait Castelnau sur l’Auvignon, que je traverserai demain car le chemin fait une boucle. On voit que le climat change et cela est perceptible par les évolutions de culture : ici un champ de jeunes oliviers qui devront donner leurs fruits quand les températures auront grimpé.

Vers midi je trouve un coin d’herbes hautes dans un chemin un peu à l’écart du passage des pèlerins. Il faut dire que nous sommes dimanche, beaucoup de marcheurs ont repris une marche entamée l’an passé et stoppée à Lectoure, avec la semaine de ponts du 8 mai. Du coup beaucoup de monde au départ ce matin. Ils passent et je mange mon sandwich «  jambon de pays – crudités (carottes & salade) » tout en délassant les orteils !!! Ça c’est agréable …

Il y a ici en bord de chemin et de champs de superbes demeures, dans un paysage de tranquillité totale. Aux abords de La Romieu qui n’est plus qu’à 4 ou 5km après la pause déjeuner, on passe le long d’une exploitation de prunier qui fait du pruneau (Agen est à quelques encablures) : des alignements d’arbres vont pouvoir alimenter les centaines de cageots en plastique qui attendent sous les hangars.

En passant le long des arbres fruitiers j’entendais le bourdonnement distinct des centaines de milliers d’abeilles qui butinent et polinisent les fruitiers et les fleurs. A l’approche de la collégiale que l’on voit de loin, majestueuse, il y a un parc floral superbe, mais fermé ce dimanche.

Une curiosité à l’entrée de la ville : cet arbre «  collégial » qui est en fait un lieu de repos pour les pèlerins. Sur le plateau chacune des 4 boites est une chambre individuelle avec porte coulissante. Étonnant, et utilisé d’après les locaux.

Finalement l’arrivée sera assez tôt aujourd’hui, 14h15 pour 19km environ. Du coup petit passage par la collégiale, ouverture à 15h. Je file donc au café encore ouvert, grande bière. Je retrouve comme déjà dit les belges Gary, Céline et Emmy qui a opté pour une glace.

Une curiosité de la ville est la collection de chats sculptés en pierre, don d’un artiste local, son nom est sur la dernière photo. Et les chats ont été postés un peu partout dans les ruelles : original. Demain je croise les doigts pour que le temps se maintienne. En attendant je vais préparer mon dîner, car pas de demi pension, et la pluie qui risque de tomber ce soir ne me donne pas envie de sortir. Ce sera raviolis !!! Hummmmm 😂

Journée bof bof …

Le temps a été bof bof, le parcours était bof bof, donc pas grand chose d’extraordinaire à raconter ce soir. Juste des épisodes de rencontres et c’est aussi important surement que l’environnement.

Ce matin départ avec une annonce de pluies éparses : en langage météo cela signifie il va pleuvoir on ne sait pas où, ni combien de temps ni avec quelle intensité. Résultat il a plut de temps en temps un peu partout pas trop fort. Du coup j’ai hésité 1 ou 2 fois à sortir la cape, je ne l’ai pas fait. Et la seule fois où je l’ai sortie en fin d’après midi, je l’ai aussitôt repliée et rangée. Donc température moyenne de 13 degrés, et en tee shirt tout le temps ! Peu après la mise en route j’ai eu droit à un café et une part de gâteau, 1€50 une dépense folle !!

J’ai continué ma série de photos d’escargots avec celui-ci s’entraînant à mettre la tête en bas, les pieds aux murs : facile d’ailleurs ! En avançant sur le chemin j’ai découvert les Pyrénées au loin sous le soleil, je commence à être bien sud donc.

Outre les escargots j’ai croisé des limaces ce matin, et toujours ces fleurs de champs.

Du coup ce qui retiendra mon attention cette journée ce sont deux rencontres : la première avec Valérie et Nathalie qui marchent et que je rejoins. Valérie se plaint de son sac : mal ajusté elle pense qu’il ne va pas. Du coup mon expérience de presque 1000km en portant le mien m’oblige à leur expliquer quelques fondamentaux que l’on m’a transmis et que j’ai validé : on remet les bretelles aux bonnes longueurs, je lui explique le principe du porté sur les hanches, le rôle des bretelles qui maintiennent mais ne soutiennent pas, sinon ouille les épaules. Bref on ajuste et c’est bien mieux déjà. Sur le chemin il ne faut pas hésiter à demander de l’aide.

La seconde mésaventure est avec Astrid et Jean-François, rencontrés chez Agnès il y a deux jours. Je les retrouve au moment du sandwich, on échange sur le gîte du jour, nous sommes au même !! Je leur demande si ils ont reçu le mail d’Isabel, ne faisant pas demi pension elle conseille des restos. Point de sms d’Isabel pour Astrid. Petit moment de panique … en fait leur résa n’a pas été confirmée … gloups et il y a du monde ce soir. Finalement après quelques coups de fil avec nos miam miam dodo (bible du pèlerin et non une race d’oiseau en extinction …) ils trouvent une chambre.

Voilà mes petites aventures du jour. Et faute de réseau hier, il faudra que j’en parle à Thierry 😉😂, je ne peux finir ce mot que ce matin sur un banc au pied des remparts de Lectoure.

Je finis avec quelques images de l’arrivée hier soir. La glace était la bienvenue, pêches rouges et melon …, ainsi que le dîner avec Angélique et Christine. L’étape de 23km de sera bien passée.

Départ ce matin sous un ciel clément pour 19km vers La Romieu

Le soleil est de retour …

Et oui il est enfin là !!! Bon pas pour longtemps semble-t-il mais on s’en contente ce matin au départ de Malause, petite ville coincée le long de la Garonne et de son canal latéral. Le programme sera 5/6 km le long de celui-ci, puis virage à gauche direction Auvillar, Bardigues, St Antoine et la ferme de Villeneuve. Du coup la matinée est très bucolique, voici en images.

A Pommevic je traverse la Garonne, laisse sur ma droite les cheminées de la centrale de Golfech, dont les vapeurs d’eau se dégagent dans le ciel bien bleu en milieu de matinée. La marche le long du canal est très reposante, pas besoin de repérer où poser pied afin d’éviter une glissade ou une cheville tordue, cela laisse le temps à l’observation, la réflexion.

Ensuite une petite marche en bord de route très peu fréquentée va m’amener vers le déjeuner ; je traverse Espalais, petit café à l’ESAT en entrant dans le village, son église puis un beau marcheur de bronze trône à la sortie. Auvillar ensuite et sa belle halle aux grains au centre du village.

Un panneau indicateur m’informe que je ne suis pas très loin de Montauban. D’aucuns vous diraient «  on ne devrait jamais quitter Montauban » …

Dédié à Laurent

Après Auvillar je trouve en bord de chemin une table et quatre chaises à l’invitation d’un riverain compatissant pour les pèlerins. Le lieu fera mon restaurant et le menu sera sandwich jambon fromage, pomme et gâteau basque : le premier gâteau en 3 semaines !!!

Une fois le repos bien pris, compter 45mn, je relace les souliers et c’est parti pour 6km avant St Antoine. Petite abeille et fleurs sont de la partie, toujours sous un ciel bleu mais les nuages s’y accumulent doucement. La seule partie boisée de la journée sera au moment de quitter le Tarn et Garonne pour entrer dans le Gers. D’ailleurs ce soir c’est Cassoulet …

Les paysages changent très vite, les champs s’agrandissent. Ils sont semés. Cette phrase de St Exupéry vient à point nommé pour nous rappeler de prendre soin de ce qui ne nous appartient pas finalement…

Et voici St Antoine qui pointe le clocher de son église, accompagné d’un profil de godasse bien marrant le long d’un mur juste avant. Petit tour à l’église. Un dernier papillon cet après midi et les 20km du jour sont bouclés. Y aura-t-il du soleil demain ? Je verrai bien. Mes nuits en gîte sont réservées depuis ce soir jusqu’au 17.5, bientôt l’arrivée à Saint Jean Pied De Port … déjà 450km. Allez bonne nuit !

Rares averses ou rares éclaircies ?

En ce début de quatrième semaine on peut se poser la question … déjà posée lundi d’ailleurs (publiée mardi), et nous avions constaté qu’il n’y avait eu qu’une rare averse longue de 5 heures. Mardi et mercredi nous avons surtout pataugé dans la boue en essuyant de bonnes ondées. Aujourd’hui régime amélioré, rares éclaircies et pas de chemins glissants. Au départ du gite du colibri des Espis, spatieux et agréable, je quitte le chien en lui lançant une dernière fois la balle (il ne se lasse pas du tout !!), après une petite frayeur. Au moment de récupérer bâtons et cape, éléments tous deux indispensables, plus de cape avec les bâtons. Petit moment de panique … un pèlerin a du la prendre par mégarde, par contre il n’en reste pas dans le hall. Inquiétude vu le ciel ! Et puis on retrouve dehors une cape déposée la veille sans doute. Il a du oublier qu’il l’y avait laissée. Je la récupère on verra bien …

Pas de pluie à l’instant du départ mais au cours des 5km pour rejoindre Moissac j’ai eu le loisir de tester cette cape 2 ou 3 fois, elle va bien. Je n’ai pas traîné longtemps dans la ville.

Un tour à l’abbaye St Pierre de moissac qui est immense. Puis je profite des rayons de soleil pour emprunter le chemin de halage sur le canal latéral à la Garonne. Pieds au sec sur le bitume, pas top pour la plante des pieds mais au moins je ne patauge pas.

Là Garonne juste à coté est tumultueuse, marron et son débit gonflé par les eaux récentes. Je profite d’une écluse au soleil et d’un platane pour m’installer confortablement et déjeuner. J’ai parcouru 12km à midi, il en reste 5, j’en profite. Une péniche de cruising pour touristes approche, j’observe le mouvement des eaux entre canal et écluse : le débit de vidage est énorme. En moins de 10 minutes la péniche est au niveau aval du canal et peut repartir.

Ce sera alors mon tour moi aussi, et je fais bien car quelques centaines de mètres plus loin un coup de vent s’abat accompagné de trombes d’eau, je me protège des larges troncs de platanes pour rester à peu près sec avec la cape. 15 minutes plus tard c’est fini.

L’étape aura été de courte durée, un dénivelé horizontal, les pieds au sec. Je capte le passage d’un train au passage à niveau, arrivée sous le soleil. Ce soir le gîte s’appelle « la dilettante » … tout un programme …. A demain.

Mêmes causes mêmes effets

Eh oui il pleut encore. Le matin est trompeur : ciel très très bas, brume sur les cimes des arbres, Lauzerte est endormie au moment du départ vers 8h15 … je quitte un gîte où nous avons été reçus chez Serge comme jamais, avec un repas simple et excellent.

Sur la route après avoir retrouvé Thierry et Angélique, peu de nouveautés : la pluie va se rappeler à nous dans la matinée, bonjour les escargots. Et les chemins boueux à souhait vont effacer les efforts pour rester présentable le matin. Une superbe petite église d’un style roman dépouillé avec un christ en bois très «  moderne » sont la touche monument du jour. Ainsi qu’un vieux pigeonnier sur pilotis.

Une nouvelle race de vaches (qui connaît ?), des champs cultivés : on change de région. Bienvenu en tarn et garonne, pays des vergers fruitiers. L’annonce du « soleil levant «  et de « l’aube nouvelle » me semble infondée car de soleil point, quant à l’aube nouvelle … ce jour est identique au précédent.

Dernier repas tous les trois réunis, le chemin fait et défait les amitiés de quelques jours qui resteront profondément ancrées en nous. Une photo des escargots réunis et Thierry se dirige vers son gîte. Je continue avec Angélique.

La pluie battante laisse toutefois découvrir de jolis cadres floraux … pas moi bien sûr !! 😂😂😂. Vous pouvez juger visuellement de l’état des chemins, pas vraiment pratiquables, mais c’est peu au regard de l’expérience : sentiment d’être en mission militaire en Guyane (j’exagère …). Puis Angélique va filer sur Moissac alors que j’atteins mon point de chute pour ce soir. On se reverra peut être à Lectoure samedi.

Sacrée journée … a suivre ….

Post humide

Pour dire les choses on a, j’ai, payé aujourd’hui les efforts d’hier. Après une marche vigoureuse sous la pluie tenue dans un temps équivalent à du sec, on est tous arrivés trempés jusqu’à la moelle. La douche et le séchage étaient salutaires après 4 à 5h sous une pluie permanente. Du coup ce matin départ un peu laborieux, encore humide car tout n’est pas totalement sec … une polaire humide c’est du froid lourd !!!

Du coup pas trop la pêche pour un article trop long, et ce soir cloture des 3 semaines, mi parcours donc au moins !

Je vous partage des photos, si besoin d’explication n’hésitez pas je commenterai.

Rares averses …

En effet au départ de Cahors il n’y avait pas de pluie. A peine quelques gouttes éparses. J’ai longé le lot pour arriver au pont Valentré. Juste avant d’y parvenir je passe devant la gare SNCF et j’y trouve Séverine qui a vaille que vaille fini hier son étape avec beaucoup de volonté. Elle était super contente et allait rentrer en bla blacar. Je suis ravi qu’elle ait dépassé son appréhension du retour et pris malgré tout plaisir à finir cette séquence.

Comme d’habitude une étape se termine ou début irrémédiablement par une vilaine côte. Hier c’était à la fin, ce matin ce sera dès le début. Les escaliers taillés dans la roche juste après le pont nous ont ramené sur le plateau quitté la veille, soit 120m de montée verticale quasiment. Avant de me lancer dans cette ascension je retrouve également Angélique, connue avec Maud lors d’un déjeuner la semaine dernière. Je l’avais revu dans un gîte et elle partait sur la version de Roquamadour. C’est rencontres de hasard me font penser à la chanson du film « Jules et Jim » :

Un magnifique escargot a croisé mon chemin et je n’ai pas résisté à lui tirer le portrait.

Nous avions convenu de nous retrouver avec Thierry sur le chemin après Cahors, il m’a attendu un peu près du thérapeute … mais j’ai perdu du temps. Je le retrouverai plus loin. Le vent violent de samedi soir à laissé quelques traces en bord de route. Et puis les rares averses sont apparues. Rares en effet, il n’y en a eu qu’une seule … de 10h30 à 17h … ciel plombé visibilité limité à 1000m.

J’ai rejoins Thierry à la pause de Labastide. Un bon café, Perrier citron. L’épicerie-bar-restaurant faisant Poste je me suis encore délesté de 860g : pantalon de pluie trop encombrant, guide miam-miam dodo du puy à cahors (225g) devenu inutile. Le coin était blindé de pèlerins, on a retrouvé Angélique et sommes repartis à trois pariant sur un coin providentiel pour déjeuner plus tard. Bien sûr déguisement escargot de mise !!! Le lieu en question fut une remise attenante à un gîte : débarras d’un tas de choses inutiles, mais doté d’un toit étanche !!!

Dans cette atmosphère humide on parvient à trouver de jolie éléments comme cette fleur, et on a choisit de faire les zouaves déguisés en escargots donc. A certains moments de la marche l’après midi il nous a semblé être plongés dans un film, tantôt «  l’aventure crée l’aventure » tantôt « Rambo » : chemins boueux, zigzaguant entre les mares d’eau, tête basse fixant le sol pour savoir ou ne pas déposer le prochain pas, et la pluie pénétrant les vêtements mêmes étanches … bref une après midi un peu épique.

Je retiens la petit mot « le chemin est beau parce que … » personnellement ce jour là le chemin n’était pas «  beau » mais nous en conserverons un sacré souvenir avec Thierry et Angélique. Peu avant Lascabanes j’ai bifurqué vers mon gîte l’étape bleue et laissé les autres larons rejoindre le leur. Une journée bien pleine, 25km presque en 6h, pas mécontent d’y être. Bon vous lirez tout cela peut être demain, ici pas de réseau du tout, même pas de edge, j’en glisserai un mot à Thierry demain … 😃.

En fanfare …

Départ en fanfare ce matin pour parcourir les 25km du couvent à Cahors. Thierry, qui a fait d’immenses progrès en allemand, comme en taïwanais, tire le portrait des deux Suissesses qui veulent un selfie souvenir, il a aussi des dons de photographe. Le temps hier soir a été à une brève éclaircie suivie toute la nuit d’un vent violent accompagné d’une pluie copieuse. La chauve-souris du coin en profite pour se sécher.

Du coup temps calme, ciel bien bas et clément, chemins un peu humides. Nous engageons la marche sur un rythme « haut », et entre deux fronts nuageux qui se succèdent le ciel bleu fait une apparition fugace. Nous allons successivement dépasser les taïwanais puis Séverine et son genou douloureux. Elle fait preuve d’une ténacité remarquable !!

Thierry marche d’un pas plus rapide, il prend les devants. Déjà 10km en 2h30, à 10h30, à cette vitesse je serai à Cahors pour le café !!! On croise l’A20, nous avions oublié le bruit des voitures lancées à toute vitesse, que le chemin est reposant pour l’esprit, et le corps dans une certaine mesure.

Vers 11h la fringale «  pomme » se réveille et j’en fait part à Thierry, à cet instant même nous arrivons au Food Truck du « hameau solitaire ». J’y mange ma pomme accompagnée d’un bon café, Thierry, gourmand devant l’éternel (si si on peut le dire) se repait d’une crêpe au sucre. La pause passée nous tombons sur une énigme avec ce soutien gorge accroché à une barrière … quelle histoire recèle-t-il … ??

Peu après nous sommes intrigués par cette immense parcelle de rangées alternant chênes vert, chênes pubescent et lavande. L’explication nous est donnée par Bernard qui arrête son tracteur, les agriculteurs sont sympas, et la tonte en cours : les lavandes apportent un ombrage aux racines des chênes propice à la conservation d’une humidité nécessaire au développement de la truffe. Après c’est une question de temps : 10 ans pour la maturité des chênes aptent à produire le champignon. Ceux ci ont 5 à 7 ans, Bernard a récolté une truffe déjà … un sacré boulot, une jolie parcelle.

Rapidement nous voici rendus à la Quintarde, gîte et chambres d’hôtes tenus par Christophe et Christine. Christine étant une ancienne collègue de Thierry pas revue depuis 20 ans. Leur accueil est chaleureux, le lieu est superbe. Si vous souhaitez passer quelques jours vers Cahors je vous recommande vivement !!!

Je quitte l’endroit après une salade préparée et offerte par Christophe, délicieuse. Un troupeau de vache opère un changement de prairie en traversant une route : une vraie organisation !! Un tout jeune veau de quelques jours à peine se hâte pour ne pas se perdre. Le ciel bleu est revenu, beau temps, j’ai chaud.

Changement de décor en accédant au plateau avant Cahors : des cailloux et des arbustes petits. On sent l’aridité du sol. La ville se profile avec une longue et ardue descente, j’ai tombé la veste polaire. Un totem orne le début de la glissade vers le centre ville, la pauvre peluche est bien mal en point.

Sur le pont Louis Philippe je saisis une coquille au sol qui m’indique la direction, un arrêt à l’octroi de cahors juste après, 2 où 3 rues encore et voilà les 25km parcourus en 6h. Douche, lessive, bière, dîner et hop au lit : le train train du pèlerin.

Et hop au couvent …

Dernière petite journée de la semaine pépère avec des étapes de 16 à 23km, en moyenne 18. Demain plus sérieux avec 24km vers Cahors et une semaine dont la moyenne sera à 22/23.

Départ de Limognes en Quercy, la pluie menace sérieusement et le vent souffle fort. Ils annoncent des risques d’orage en fin de journée dans la région. Je ne m’éternise pas, en route à 8h15. Je vous laisse apprécier la masse nuageuse au dessus du village quitté peu avant. Ainsi que le front gris qui me fait face. Je vais surveiller du coin de l’œil toute la matinée les premières gouttes …

De circonstance voici ma recommandation musicale du moment donc :

Sur le chemin rien d’extraordinaire à part des cailloux des cailloux et des cailloux : au sol, dans les constructions de réserve d’eau ou d’abris et surtout les murets tout le long. A mi parcours je rejoins les deux britanniques, Carrie et Diana, avec qui je partageais le gîte chez Benjamine. On discute un peu, tout va bien. Elles vont retrouver la sœur de Carrie, installée en Dordogne, qui les récupère à Varaire pour aller à Cahors dîner au steak house. Une affaire de quelques km encore pour elles.

Le soleil peine vraiment en cette fin de matinée à se faire voir. On le distingue à peine dans un halo de lumière au dessus des champs. A Varaire je retrouve les princesses anglaises, photo souvenir. Peut être nous croiserons nous à nouveau d’ici St Jean Pied De Port. A la sortie du village une très belle cazelle restaurée.

Peut être aurai-je dû en profiter pour déjeuner un peu à l’abri, mais je continue. On entre dans une région de production de truffes. Des champs sont plantés de chênes et surveillés activement semble t il. Cette chaussure serait elle celle d’un mal avisé qui aura pris ses jambes à son cou ??

Finalement vers Bach il se met à pleuvoir, je bâche… petit tour dans l’église pour s’abriter quelques instants.

Et j’arrive à Vaylats peu après 13h. Pas bien compris la fonction d’une chaussure de ski ici, sa sœur était sur l’autre pilier …

Le couvent des filles de Jesus à Vaylats nous accueille, les soeurs y faisaient encore leur pain avec leur pétrin et un four, lorsqu’elles étaient 200. Il ne reste qu’une dizaine d’entre elles qui reposeront pour l’éternité ensuite dans le petit cimetière au fond du parc.

Ce couvent est superbe, dans un lieu en reconstruction encore.

Ce soir dîner à 20, Thierry et Séverine sont allés à la messe de 17h30, je vais décrocher le linge qui doit être sec …

Journée de l’héliciculture

Toute petite journée avec à peine 16km, du coup je consacre un peu de temps en chemin à la sélection de spécimens pour l’héliciculture. L’héliciculture qui, vous le savez, consiste à élever des escargots. Non pas que je souhaite pratiquer cet élevage, mais comme il a bien plut cette nuit, le bord de la chaussée et des chemins étaient garnis. Voici donc un échantillon de Yves, Maurice, Raymond, Pierre et Cie.

Au départ du gîte le temps humide m’a épargné en cessant de pleuvoir. Petit tour à l’église de Gaillac en passant devant, sobre et classique.

Le début était sur la route, jamais top le bitume. J’ai crains pour ma sécurité en passant à proximité d’un hamster de garde … puis rapidement j’ai rejoins une forêt de chênes, type chêne du Portugal, petits et trapus, si si … Et bien sûr c’était une montée sur 2km mais en pente douce. Au sommet de cette butte le temps était toujours menaçant.

Ces bois sont remplis de petites cabanes en pierre, il y a même un chemin des cabanes. L’humidité est très présente, les murets sont recouverts de mousse.

Encore du bitume puis de nouveau un bout de chemin, je croise un message annonçant une pause café. J’y trouve une paire de gars sympas avec Thermos et tarte aux pommes maison.

Les couleurs aujourd’hui varient du rouge éclatant du coquelicot au gris plus ou moins foncé du ciel qui tranche avec les mauves des fleurs et verts et jaunes des champs. Sur ce chemin un nombre impressionnant de personnes passent tous les ans et je crois que ce chiffre a plus que doublé depuis qu’il a été apposé sur ce panneau.

Après avoir grignoté une pomme et deux barres de céréales, je suis reparti, toujours en compagnie des cabanes bien conservées et retapées sans doute. Pieds humides de l’eau des chemins sur les herbes.

En approchant de Limognes-en-Quercy je vois cette construction, sorte de demi coque inversée recouverte de 8000 coquilles St Jacques. Un exercice d’une artiste architecte plasticienne : œuvre d’art «  refuge ». Puis passage à l’église du village et enfin je trouve le gîte de ce soir, « au bon marché », de Manu et Nathalie. Demain Vaylats et retrouvailles avec Thierry, nous partagerons nos histoires des derniers jours.