Juicq – Saintes … et pause …

Dimanche matin je quitte le logis de Blandine, qui accompagnée de Mireille m’a déposé pour repartir. Un impératif ce matin, être à Saintes pour midi, afin de pouvoir être récupéré en voiture pour aller sur Royan. Un petit contre temps que j’aménage en demandant à Blandine de me déposer au Douhet et non à Juicq, 3km plus sud. Ainsi j’aurai moins de 15km à faire en 4h … large.

Temps couvert aujourd’hui la météo annonce de la pluie, j’ai ressorti le coupe-vent rangé depuis quelques jours, mais sans la polaire car il fait déjà doux. Le sous bois après Le Douhet est très agréable, ça fleurit un peu dans tous les coins et les arbres sont désormais bien feuillus. Toujours pas de pluie, cool. Rythme de 5km/h, soutenu mais les pieds sont rodés. Je dépasse escargots et limaces plus vite qu’en début de parcours !

Malgré un ciel bien chargé il fait chaud et pas une goutte. J’arrive au nord de Saintes par le grand Golf de la ville, assez escarpé d’ailleurs. La zone est « dangereuse », non seulement il va falloir éviter les balles perdues mais aussi faire attention aux pratiquants de tir à l’arc qui sévissent semble-t-il dans la forêt alentours, le message du panneau étant très clair : pas d’éloignement hors du chemin !

Après une marche soutenue de 2h50 je suis en avance sur l’horaire, tout va bien donc. Les temps au km donne une moyenne de 5km/h, impeccable malgré le sac finalement. Je suis au RV en avance, Jacques arrive comme prévu et je serai chez mes parents pour le déjeuner, repos.

Et Pause ….

Oui ce sera pour moi la pause dans ce parcours car depuis quelques jours je commence à manquer de la motivation initiale qui ma lancé sur ce chemin. Au bout de 31 jours et 590km je ressens d’une part une fatigue physique, non pas que je ne sois pas en forme pour parcourir les 20km quotidiens, car les pieds sont en excellent état et je n’ai pas de douleur gênante une fois échauffé, mais le corps marque une lassitude qui s’accentue avec les heures de la journée. Coté moral je pense qu’être seul est pesant au bout d’un moment. A la fois ma famille me manque, Véronique surtout dans mon quotidien, et en plus je pense avoir bien discuté avec moi même, donc je ne sait plus trop quoi me dire.

Lorsque je me suis lancé dans ce périple je n’étais pas du tout sur de pouvoir faire tout ce parcours et en soi c’est une satisfaction personnelle. L’objectif de Compostelle est « haut », sans doute un peu trop pour l’instant à réaliser en une traite. La lassitude l’emporte, le plaisir est moindre ces derniers jours. Et comme ce ne doit pas être une punition, je me dis que le moment est bien choisi pour cette pause. Je vais passer quelques jours seul avec mes parents, la dernière fois que j’en ai eu l’occasion je devais être un jeune homme pas marié encore, donc un moment à saisir. Et le week end prochain sera un week end prolongé en amoureux avec Véronique, à la découverte de Bordeaux et ses environs. Pleins de projet de constructions d’avions m’attendent, de conception de pièces en impression 3D, de dessin sous Fusion360, ce ne sont pas les sujets qui vont manquer, sans compter la maison, la marche en mode « plaisir » pour de belles randonnées locales à découvrir, et la famille.

Je reprendrai certainement ce chemin au départ de Saintes, sans doute pas pour une aussi longue période, j’espère l’an prochain, la période Mars/Avril est idéale pour la météo finalement et la fréquentation, celle-ci étant en hausse constatée par tous les interlocuteurs habitués que j’ai rencontrés. Merci de vos encouragements durant ces 30 jours, pas de déception c’était un parcours superbe pour moi, et la certitude que c’est un chemin à continuer.

Saint Jean d’Angely – Juicq

J’ai quitté ce matin Michèle, que hier m’a fait une visite guidée de St Jean en voiture. La ville a un charme certain, il doit y faire bon vivre au calme. Devant la boulangerie je repère les marques dans le sol que m’a indiqué un client. Malgré la pluie de la nuit dernière le ciel commence à se dégager et laisser passer du bleu. La température est douce.

L’étape du jour est d’un petit 20km, rien de particulier si ce n’est que mon hôte doit venir me chercher à Juicq pour finir les derniers km en voiture, à partir de 16h. Donc je ne suis pas pressé. Les coq indique la direction du vent, qui est très faible aujourd’hui, il fait un peu chaud. La forêt est en fleur avec tous ces pieds d’asphodèles blancs. L’étape partant de St Jean va en théorie jusqu’à Saintes mais 35 km c’est trop, d’où une césure entre les deux.

Peu avant midi je rencontre un autre marcheur, Daniel, qui va a peu près au même endroit pour la halte du soir, nous ferons chemin ensemble, et commençons par déjeuner à Fenioux, à côté de ce qui est appelé la lanterne des morts, cette ogive construite à quelques mètres de l’église. J’ai bien essayé un pas d’coté comme escargots mais pas simple avec le sac.

Le repas pris nous repartons, mi chemin déjà. Une église dans un hameau sans maison, un arbre mort seul au milieu des champs, un cabanon fait de bric et de broc pour le repos des marcheurs : un peu la cour des miracles dedans.

Finalement je suis rendu à Juicq avec 40mn d’avance mais un arbre me sert tout de suite de salle de repos en offrant son tronc et le feuillage avec. Pendant qu’un hérisson joue du saxo et une grenouille de la flûte en haut d’une girouette, je discute quelques instants avec une abeille. Arrivé à Juicq le distance aura fait un petit 19km. Demain Saintes et halte de quelques jours à Royan.

Aulnay de Saintonge – Saint Jean d’Angely

En réponse à une demande concernant le jeu « poule ou coq » voici l’explication. Ce jeu consiste à choisir une herbe de type graminée avec des graines au bout, à saisir la tige d’une main et de l’autre entre pouce et index à récupérer les graines sur l’ongle du pouce. La forme résultante donne soit « poule », forme arrondie, soit coq, forme avec une plume en guise de queue. Bien sûr au préalable il faut demander au joueur de deviner par avance la forme : poule ou coq ? voici en images ces éléments.

Passer 10 ans ce jeu est addictif attention, voir la française des jeux…

Ce matin départ de Aulnay pour environ 23km, beau temps. C’était la première nuit en vrai dortoir plein de marcheurs, en l’occurrence 2 couples Laure et Frédéric, Céline et Martin, et Alain, ainsi que moi même. Nous avons échangé la veille sur nos expériences sur le chemin, tous ont débuté et fait une semaine pour se tester, j’avais l’impression d’être passé « pro ». Ce n’est que ma première expérience pourtant.

Nous sommes bien sur le chemin de compostelle, les petits personnages accrochés au coin des murs, en fer forgé, nous le rappellent. Un moment j’ai cru « rue de la brie » être rendu à la maison … non. Il fait déjà chaud ce matin, ravitaillement pour Alain, et une photo de groupe car nos allures varient eu nous allons être séparés.

Très petits villages sur le chemin, et petites églises donc. Celle de Paillé d’abord. Paillé et ses noms de rue bizarre « pas d’homme » ou déjà vus « Saint Martin ». Magnifique château privé de Vervant et ses 45 hectares de proprieté … Le puit à Vervant est clos mais il rappelle le bon vieux temps.

Pause déjeuner et sieste à l’ombre, puis chasse photo aux hirondelles qui filent au dessus du champ de blé juste à côté. J’ai fini par en avoir une ou deux sur le vif. Alain lui a continué sa route vers St Jean.

Courcelles dernier village avant St Jean d’Angely, petite église aussi, à côté les oies surveillent le chien qui fait la sieste : y a plus de conscience professionnelle ma bonne dame !!! Et je retrouve plus loin Céline et Martin aussi en pause.

Je les laisse se réveiller et je finis les quelques kilomètres vers la destination. J’ai retrouvé Poly dont on avait perdu la trace depuis des années … et en laissant un tracteur faire des arabesques dans le sol j’aperçois enfin St Jean. 23km, 5h14 tout va bien !

Correction semaine 4 terminée ce soir : Villefollet – Aulnay de Saintonge

Dans ma hâte de finir la journée et le blog hier soir j’ai anticipé d’une journée la fin de cette semaine 4. A vrai dire je déconnecte parfois des jours de la semaine et du mois … on est le 19 ? Le 20 ? Le 21 … Donc ce matin départ 8h45 pour une petite était de 17km, Laure et Eric, deux randonneurs qui font une semaine d’essai avec sac à dos, partent également. Toujours du soleil, temps doux, tenue tee-shirt d’emblée. Le gîte est une ancienne ferme réaménagée en maison et gîte, Adeline et Frédéric sont des parisiens venus il y a une dizaine d’années s’installer ici. Je démarre la journée rapidement car aucun village sur le chemin et en tout et pour tout j’ai une pomme et des amandes et raisins secs, et 1,5l d’eau. Donc rue du grand pas je fais des grands pas. Un peu plus loin je me demande comment les WC sont utilisés … et si même il ne reste pas quelqu’un dedans peut être ??? La journée sera à l’image de mon ombre sur cette route : je ne verrai personne ou presque.

Du coup mon objectif est d’arriver avant la fermeture de la boulangerie à Aulnay, 13h ou 13h30. Les paysages sont assez immuables de part et d’autre du chemin des champs de colza ou de blé à l’infini, et quelques copains gastéropodes avec qui je bave 2-3 minutes histoire de se changer les idées.

Changement de département, bienvenue en Charente maritime. Ils ont les moyens avec de superbes bornes d’orientation en béton clair. Le paysage n’incite pas à une halte paresseuse, et à 11h30 j’ai couvert 12km, encore 15mn et pause pomme, repos 20mn et c’est reparti. Juste après je traverse un hameau « villedieu » avec une belle petite église. Selon la borne il reste 7km en fait ce sera 6 à peine, et confirmation que je suis toujours sur ce chemin de compostelle, le marquage est impeccable. Il faut être au téléphone avec Seb pour louper un changement de direction, n’est-ce pas Seb ? 😜 J’ai essayé d’apprendre à parler mouton en passant près du panneau de traduction, offert par Google Translate … mais je reste incompris de ces bêtes 😔.

Le long du chemin je cueille un brin d’herbe pour faire « poule ou coq », vous connaissez ? Dites moi dans les commentaires … et c’est poule qui sort, j’ai gagné j’avais dit poule 😇. 13h15, arrivée à Aulnay, direction la boulangerie, pas fermée. Un sandwich rosette cornichon change de mon menu habituel. La halte Jacquaire tenue par Eliette est impeccable, pour 6 personnes en mode dortoir. Nous sommes 4, Laure et Eric ont parcouru les 5 derniers km en voiture, Eric étant perclus d’ampoules. Et Alain qui arrive du GR36, lui aussi en première semaine de test. Les 17km ont été faits en moins de 4h, 13mn au km, le rythme est bien pour cette distance. Et du coup je peux déguster mon flan au goûter en rédigeant le début de ce blog.

4eme semaine déjà ! : Saint Léger de la Martinière – Villefollet

Parti depuis 4 semaines et aujourd’hui j’ai effacé les +500km : je m’épate … je m’épate. Ce chemin était un challenge pour l’instant je le relève et cela me rend heureux. Donc ce matin petit départ tranquille de chez Mireille avec une part du gâteau au chocolat de la veille … ça va être impeccable pour l’en-cas de milieu de matinée. Je pars un peu plus tard car ce soir il me faut arriver à partir de 17h, pas avant. En partant j’ai pris en photo son escalier intérieur qui est décoré de mots résonnant bien avec les rencontres depuis un mois. Finalement j’ai décidé que le milieu de matinée se situerait peu après le départ et le gâteau est dégusté sans plus de tergiversation. Je tombe alors sur une cacophonie de grenouilles dans une mare … la saison des amours est ouverte chez les grenouilles !!! Je vous laisse juge.

Ça coasse tant que ça peut !!

Puis passage dans un arboretum à l’entrée de Melle, plein d’arbres en fleurs, et un toit complet sous l’un deux !

Ce matin je flemmarde un peu, arrivée à 17h oblige je vous rappelle, et donc café expresso double au café du boulevard de Melle. Café qui doit aussi faire musique live certains soirs, un trompettiste étant resté accroché au plafond … 😂😂. La grand’ rue n’a de grande que le nom, et toujours de très belles demeures où le chat se prélasse au soleil, c’est vrai qu’il fait très doux et pas un souffle de vent. La boîte aux lettres de Mr Lemaire ou le maire ??? Quant a l’accueil bienveillant de la porte à côté je me méfierais un peu pour rentrer : attention au chien, maison protégée … be careful.

L’église de Melle est aussi belle de l’extérieur qu’à l’intérieur. Avec un autel moderne refait par un désigner dans un bloc de marbre, qui contraste avec les pierres anciennes.

Une fois passé le petit ruisseau devant l’église je quitte Melle et me retrouve en campagne jusqu’à mon arrivée pratiquement. Un nouveau ruisseau avec un petit abri est l’endroit idéal pour la pause sandwich, au menu ce sera poulet et crudités exceptionnellement. Avec un brownies en guise de dessert … hummm. Il faut ce qu’il faut.

Je repars ragaillardi et prêt pour une bonne sieste, pas d’urgence je dois arriver après 17h …. Le site idéal est vite trouvé, dans une prairie ouverte, à l’ombre mais vue sur le soleil, herbes hautes et sac en guise d’oreiller. 40mn à ne rien faire si ce n’est écouter la nature

Dans la série il y a des noms pas facile à porter, j’ai trouvé celui ci d’un lieu dit « Etrochon » : mais qui est allé pêcher ce nom ??? Et pourquoi ??? A étudier … Ensuite j’ai trouvé la rue des Ecureuils, Julien j’ai trouvé ton refuge !! 🤣🤣. Avec ce grand soleil et si peu de vent les éoliennes sont de grands oiseaux immobiles dans la plaine. Pendant qu’un agriculteur trace des sillons immenses et bien parallèles en plantant des graines dans ce champ très grand. Petite fleur bleue perdue (une véronique filiforme « veronica filiformis » https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Véronique_filiforme) au sol et grand arbre penché sur le chemin concluent cette série botanique du jour.

Je rentre dans Villefollet, petit bourg de 200 habitants, avec sa petite petite église. La rue du logis n’est pas la mienne pour ce soir, ce sera la grande rue. Le porte de mon hôte de ce jour est agrémenté d’une coquille St Jacques moulées dans le seuil : un accueil idéal chez Adeline et Frédéric, à l’issue des 21km. Je suis arrivé à 16h53, en avance, mais à ma décharge j’ai réalisé le km 20 en 11 mn et 23s soit plus de 5km/h : j’ai filé malgré le sac, je suis en forme c’est bien !

La recommandation musicale de ce soir : Feu! Chatterton « monde nouveau »

Petite journée, coup de mou : Courgé – Melle

Au départ de cette nouvelle journée je me disais que ce serait une petite étape de 21km, donc cool au regard des 27 de la veille. Et en fait au fur et à mesure j’ai eu un coup de mou progressif. Sans doute le résultat de l’effort de la veille. Je quitte Esther et Jean-Louis, et parcours les premiers hectomètres avec le papa de Esther passé dire bonjour, et qui est sur le même chemin. Rapidement il me souhaite bon courage et je file sur la route ensoleillée. Il y a du vent, un peu de fraîcheur.

Le rythme est bon durant la matinée, je me surprend dans un miroir d’un virage pour les voitures. Petit ruisseau , belle demeure ponctuent une langueur qui monte progressivement. Je suis un moment sur un chemin nommé justement «chemin de St Jacques » : tout est ok !! Je prends en photo ce superbe pin peu avant de capter ce message de brassens gravé sur un panneau et qui tombe juste à pic.

A l’entrée de Sepvret un mouton me rappelle que l’heure du déjeuner sonne, pas de boulangerie, mais j’ai un morceau de pain pour accompagner un reste de saucisson, et de bons fruits. Je repars rapidement mais une envie de sieste me prends, je traîne des pieds. Je longe un grand champ semé de lupins, je ne savais pas que cette fleur était cultivée ainsi.

Finalement l’envie de la sieste est plus forte, je m’arrête pour 20mn après avoir lu ce panneau qui égrène les mots suggérés sur le chemin : j’y ajouterai bien « sieste » donc !! Finalement j’arrive à Melle, un peu en trainant les pieds, devant une église du XIeme dont la façade me fait penser que Clint Eastwood va sortir de derrière à cheval … allez demain c’est mercredi milieu de semaine, finalement hâte d’être à Saintes aussi dimanche prochain. Hypothèse pour ce coup de mou : pas de pause café dans la matinée, où absence de dessert au déjeuner … allez savoir ??

L’étape qui cache son jeu : Coulombiers – Courgé

Je vous dirai pourquoi cette étape cachait son jeu à la fin. En attenant départ ce matin de chez Anne et Alain, qui me re dépose à Coulombiers, 3km de chez eux pour le départ sur le chemin. Comme hier le soleil est présent, avec un ciel partiellement voilé, top à 9h07, accompagné de quelques gastéropodes : l’escargot se cachait derrière le volet, la limace est croisée tout de suite sur le chemin. Quant au rossignol c’est Alain qui me l’a fait entendre hier soir et fait remarqué qu’il était de retour de sa migration. Et ce matin j’ai pu en écouter un en marchant en effet.

Ciel immaculé au dessus des colzas, quelques fleurs et arbres sont mes sujets de photos car je trouve chaque paysage beau et différent. Je ne m’en lasse pas.

Après une pause café à Lusignan je franchit ce petit ruisseau, qui fera écho à ma recommandation musicale du jour, car elle m’a été soufflée par François Morel (France inter ce matin) lors de son édito, au moment où je passais sur le pont. Vous verrez le lien il y a de la sérendipité dans tout cela, le fruit du hasard heureux. L’église de Lusignan a plus de 1000 ans, débutée au XIeme siècle, majestueuse mais ancienne tout de même. Le marché couvert est en superbe état aussi.

A la sortie de Lusignan premier panneau indiquant la direction de Saintes, étape importante de dimanche prochain car je m’y arrêterai pour rejoindre « Papa » et « Maman » pour 2/3 jours à Royan. Je crois que « Maman » est impatiente, n’est ce pas maman ? 😉 Un peu plus loin je me suis fais rejoindre par Gisberg (Gilbert je crois en hollandais) qui est parti de Hollande pour Compostelle aussi mais à vélo. Il a tout le nécessaire pour camper, cuisiner, autonomie totale, mais un sacré bardât à trimbaler. Nous discutons et avançons 2-3 km ainsi puis nous posons nos sacs dans un chemin pour la pause déjeuner. Il m’offre un café et pain chocolat, je lui propose un demi éclair au chocolat en dessert !

Un compagnon de repas reste sur place quand nous partons, un magnifique scarabée bleu, en tout cas ce que crois être un scarabée. Encore des colzas … on ne devrait pas manquer d’huile l’hiver prochain, ou bien je n’y connais pas grand chose !!! Les chemins herbeux comme celui-ci juste coupés sont un plaisir pour la marche : de la moquette … mais cela ne dure pas non plus. Un agriculteur prépare sa terre, labours en cours, il s’arrête fait demi tour et descend discuter. Jean-Marie prépare du tournesol, et on se rend compte qu’il connaît Esther et Jean-Louis chez qui je me rend ce soir, ses voisins avec qui il a pris le café le matin même : rencontre extra !

Changement de département, au revoir la Vienne, bonjour les Deux Sèvres. Deux grandes lignes droites et enfin l’arrivée de cette étape qui donc comme je le disais a bien caché son jeu : finalement 27kms, à la moyenne de 4,5km/h, j’ai bien marché. C’est la seconde étape la plus longue. Et les pieds sont en super état, pas une ampoule, un durillon ou autre souci. Le rodage est ok, néanmoins on va revenir à des distances de 20 à 24km je pense.

Première recommandation musicale : Moustaki « il y avait un jardin » (1971 …). Tout est dit et c’est vraiment ce que je ressens à longueur de journée.

Ma seconde recommandation musicale est celle de Ahmad Jamal, « Poinciana » que j’adore écouter. C’est un équilibre total entre les 4 instruments, aucun ne prend la dominante des autres, et c’est une invitation à l’imagination me semble t il. Et Ahmad Jamal a quitté son piano définitivement hier, le 16 avril.

Poitiers – Coulombiers : c’est l’été ??

Hier soir visite de Poitiers, partielle car pas trop de temps ni envie de faire encore des kms … donc passage par l’église Radégonde, la grande cathédrale, l’hôtel de ville et quelques curiosités locales qui ont attiré mon œil.

Ce matin départ sous le soleil, j’aurai rencontré Pierre qui m’a accueilli, c’est le second Pierre que je croise sur le chemin alors que j’ai vu un nombre incalculable de cailloux. 😂😂 Mais trêve de plaisanterie 24 km m’attendent pour rejoindre coulombiers. Le long du Clain qui traverse Poitiers les seuls de sortie un dimanche à 9h sont un canard, un pigeon et un geaie , si si il est dans l’arbre.

La sortie de la ville est assez rapide, et j’emprunte des petits sentiers qui me conduisent en forêt, un vrai plaisir, les feuilles commencent à faire de l’ombrage, ça tombe bien le soleil est bien brillant.

J’ai vite ôté le coupe-vent et la polaire, il fait chaud en tee-shirt déjà. La direction vers Liguge insiste en indiquant sur la « route de mon repos », tout un programme qui me va bien. Dans la forêt de Liguge on me promet une kyrielle de légendes et des farfadets à la pelle … rien !! Juste des fleurs mais jolies !

A l’entrée de Liguge un archange métallique m’indique que la rue du paradis me conduira à la rue de montplaisir … mais c’est une impasse … et l’humour des locaux concernant les chauffards automobilistes est assez cinglant je trouve !

Midi arrive, 12km au podomètre, c’est l’heure du casse croûte : un sandwich … je vous laisse deviner à quoi, et surprise c’est dimanche une tartelette aux pommes.

C’est reparti dernière ligne droite vers Coulombiers, champs fleurs maisons sont toujours aussi beaux et belles. Une palissade en bois arbore une très belle plaque en céramique pour indiquer le chemin.

Et au détour d’un chemin je recroise les 2 jeunes hollandais que j’ai déjà vus 3 fois depuis le début de la semaine. Ils font leur pause dej, sont partis de Poitiers, mais ont subi un détour champêtre du chemin de 3 km en plus. 10mn de pause et discussion, une petite photo de Joris et Raïssa. Le panneau indicateur croisé en dernier ce jour là aura subi les affres de la chasse locale à la galinette cendrée semble-t-il. Et me voilà à destination, avec à la clé un bon thé chaud après avoir pris la douche et fait la lessive du jour. Demain grand beau temps encore chouette.

Petite journée : Dissay – Poitiers

Réveil ensoleillé ce matin … chouette et ça va durer. L’ouverture des volets se fait sur la place du 11 novembre de Dissay, emplacement de la halte jacquaire prévue pour 8 personnes et que j’occupais seul hier soir. Vue imprenable sur le château, la boulangerie est à côté, ce sera donc croissants ce matin. Le château est très beau, pour info c’est un hôtel – restaurant – spa … à deux pas du futuroscope.

Départ avec la banane puisque les chaussures sont sèches (du papier journal au fond et les glisser sous un radiateur pas trop fort), et le soleil est au rendez vous comme promis. Je ne pars pas en mode cavalcade , ni à courre, ni à cor ou à cri, je marche et c’est pas mal dejà ! Vers Poitiers après un premier virage comme indiqué, c’est tout droit, mais vraiment tout droit, dans des plaines un peu vallonnées. Les paysages sont très beaux, j’ai pris le temps de les regarder.

A la hauteur de cette croix blanche j’ ai découvert un autocollant : on y lit « Liège – Saint Jacques de Compostelle ». Là cela commence à faire vraiment un sacré chemin !! Bon je suis parti pour 1600km environ …. Des fleurs, des champs et bientôt Poitiers au loin : rapide en effet.

Voici une petite idée du rythme : 4,2 km/h environ, soit 13 à 14mn au km.

En arrivant c’est la cathédrale Saint Pierre de Poitiers qui jaillit dans le champ de vision par son imposante masse. Puis la plus discrète église Sainte Radégonde apparait au bord du Clain, la rivière en contrebas. Face au centre de poitiers et ces églises est érigée une statue en bronze « notre dames des dunes » qui semble les désigner de sa main. Demain quelques images de Poitiers visité ce soir avant une nouvelle étape longue de 25 ou 26km.

La recommandation musicale du jour est celle que j’écoutais en traversant ces champs ce matin : Kris Dane « i believe »

Semaine 4 : Antran – Dissay

Pfffff … Semaine 4 je n’en reviens pas, les 21 jours qui viennent de passer m’ont semblé très courts finalement. 407km parcourus ce soir, pas encore le temps d’un bilan mais un chiffre qui m’étonne !!

Ce matin au départ de chez Patrice et Sylvaine, je me mets dans les pas de Hervé Pauchon, passé ici même il y a un an, c’est lui qui m’a inspiré pour faire le chemin en une traite. Je vous renvois à l’écoute du podcast N*17 de l’an passé (https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-balado-de-pauchon/id1611769231?i=1000556488123). Leur accueil a été super, un dîner excellent avec asperges du potager et une bonne nuit de récupération.

Ceci dit mon visage est inquiet car la météo s’annonce inamicale : pluie… pluie… et … pluie. De 9h à 12h je ne quitterai pas les gouttes d’eau. Le jardin de Patrice va être bien arrosé. Le ciel plombé ne laisse pas une place au soleil.

Je décide de m’arrêter au bout de 10km, sur les 26km prévus, dans la grande allée de la forêt au sud de Chatellerault, à l’abri des sapins, profitant d’une accalmie. Au menu : sandwich jambon emmental … et surprise un flan qui s’est glissé dans le panier. J’abrège assez vite cette pause car la pluie a cessé, il faut en profiter pour avancer.

Du coup avec peu de lumière je fais quelques photos botaniques de nouvelles fleurs inconnues pour moi. Quelques bornes d’orientation dans la forêt ont une tête bien sympa et vont alimenter la collection.

A Repousson les ondées reprennent de plus belle, je passe mon temps à sortir la cape de son sac pour l’enfiler, puis la ranger sinon c’est trop chaud, et je recommence… hâte que l’étape arrive à son terme.

Au bout de 6h de marche, 7h20 depuis le départ, j’ai rejoins Dissay, et nouvelle averse copieuse cette fois ci. Cape, recherche d’un abri, ce sera le porche de l’église. Enfin je suis au centre de la ville, et là je suis ébahi par ce magnifique château, qui offre tout le confort. Bon ce ne sera pas mon logis du jour, je vais aller à la halte Jacquaire, prévu pour 8 personnes mais je suis seul ce soir. Un camion à pizza est installé sous les fenêtres de la halte, des fois le bonheur est très simple … donc ce soir une catalane, et au lit après avoir fini ces quelques lignes. Demain ce sera plus calme …

Et recommandation musicale du soir « Mr Bojangles » Nina Simone