Dimanche matin je quitte le logis de Blandine, qui accompagnée de Mireille m’a déposé pour repartir. Un impératif ce matin, être à Saintes pour midi, afin de pouvoir être récupéré en voiture pour aller sur Royan. Un petit contre temps que j’aménage en demandant à Blandine de me déposer au Douhet et non à Juicq, 3km plus sud. Ainsi j’aurai moins de 15km à faire en 4h … large.
Temps couvert aujourd’hui la météo annonce de la pluie, j’ai ressorti le coupe-vent rangé depuis quelques jours, mais sans la polaire car il fait déjà doux. Le sous bois après Le Douhet est très agréable, ça fleurit un peu dans tous les coins et les arbres sont désormais bien feuillus. Toujours pas de pluie, cool. Rythme de 5km/h, soutenu mais les pieds sont rodés. Je dépasse escargots et limaces plus vite qu’en début de parcours !
Malgré un ciel bien chargé il fait chaud et pas une goutte. J’arrive au nord de Saintes par le grand Golf de la ville, assez escarpé d’ailleurs. La zone est « dangereuse », non seulement il va falloir éviter les balles perdues mais aussi faire attention aux pratiquants de tir à l’arc qui sévissent semble-t-il dans la forêt alentours, le message du panneau étant très clair : pas d’éloignement hors du chemin !
Après une marche soutenue de 2h50 je suis en avance sur l’horaire, tout va bien donc. Les temps au km donne une moyenne de 5km/h, impeccable malgré le sac finalement. Je suis au RV en avance, Jacques arrive comme prévu et je serai chez mes parents pour le déjeuner, repos.
Et Pause ….
Oui ce sera pour moi la pause dans ce parcours car depuis quelques jours je commence à manquer de la motivation initiale qui ma lancé sur ce chemin. Au bout de 31 jours et 590km je ressens d’une part une fatigue physique, non pas que je ne sois pas en forme pour parcourir les 20km quotidiens, car les pieds sont en excellent état et je n’ai pas de douleur gênante une fois échauffé, mais le corps marque une lassitude qui s’accentue avec les heures de la journée. Coté moral je pense qu’être seul est pesant au bout d’un moment. A la fois ma famille me manque, Véronique surtout dans mon quotidien, et en plus je pense avoir bien discuté avec moi même, donc je ne sait plus trop quoi me dire.
Lorsque je me suis lancé dans ce périple je n’étais pas du tout sur de pouvoir faire tout ce parcours et en soi c’est une satisfaction personnelle. L’objectif de Compostelle est « haut », sans doute un peu trop pour l’instant à réaliser en une traite. La lassitude l’emporte, le plaisir est moindre ces derniers jours. Et comme ce ne doit pas être une punition, je me dis que le moment est bien choisi pour cette pause. Je vais passer quelques jours seul avec mes parents, la dernière fois que j’en ai eu l’occasion je devais être un jeune homme pas marié encore, donc un moment à saisir. Et le week end prochain sera un week end prolongé en amoureux avec Véronique, à la découverte de Bordeaux et ses environs. Pleins de projet de constructions d’avions m’attendent, de conception de pièces en impression 3D, de dessin sous Fusion360, ce ne sont pas les sujets qui vont manquer, sans compter la maison, la marche en mode « plaisir » pour de belles randonnées locales à découvrir, et la famille.
Je reprendrai certainement ce chemin au départ de Saintes, sans doute pas pour une aussi longue période, j’espère l’an prochain, la période Mars/Avril est idéale pour la météo finalement et la fréquentation, celle-ci étant en hausse constatée par tous les interlocuteurs habitués que j’ai rencontrés. Merci de vos encouragements durant ces 30 jours, pas de déception c’était un parcours superbe pour moi, et la certitude que c’est un chemin à continuer.