J-7

J’entame les 7 derniers jours de cette marche. A la fois c’est un compte a rebours pour la hâte de rentrer et retrouver les proches, mais aussi la fin de ces 40 jours de rencontres si riches.

Quoi qu’il en soit aujourd’hui une étape de 20km comme toutes les prochaines à l’exception de mercredi, pas plus de 15, et la dernière samedi avec 25 ou 27 environ. Le temps hier était à l’orage, les nuages se sont accumulés, tonnerre et un peu de pluie. Les montagnes étaient belles au loin. Le gîte était partagé avec Béatrice, barcelonaise parisienne au français parfait. Irene, notre hôte, nous a chouchouté avec un super dîner et un accueil très chaleureux. Encore un gîte vraiment agréable et plaisant. Après le petit déjeuner bien copieux pour tenir la matinée, départ sous un ciel gris et bas, pas de pluie annoncée. Température clémente, tee-shirt de mise. A la sortie du village de Pimbo il y a une superbe villa avec piscine et vue dégagée sur la vallée et les Pyrénées au fond, cachés par la grisaille ce jour.

Je ne vais pas tarder à me rendre compte que le changement vers le 64 s’opère rapidement : d’abord la topographie. Dès la sortie du village je vais enchaîner des petites montées et descentes passant d’un versant à un autre de colline. Plus d’immensité de champs quasiment. Le vert est plus présent partout. Un magnifique cheval me salue au passage, alors que juste après on voit que les chevaux mécaniques sont mal en point eux. Un peu plus de 900km pour Compostelle, j’en aurai 770 à St Jean pied de port.

Le chemin du jour sera bien plus agréable qu’hier. Hormis 2km de bitume au départ et 2 autres à l’arrivée, le reste sera en sous bois ou entre des champs. Du coup la flore est plus variée : je capture un pêcher chargé de fruits qui mûrissent tranquillement. J’adore les poules, quand je les photographie on dirait qu’elles posent.

Les derniers champs que je longe sont en activité. Nous sommes dimanche mais les semaillent ne sont pas finies. Les tracteurs s’affairent, c’est pour du maïs à cette époque tardive. Ils profitent des 4-5 jours sans pluie pour bien herser puis semer, la terre est humide à point mais pas trop. Je ne résiste pas à faire poser cet escargot, magnifique spécimen je trouve. Rapidement j’ai rejoins Arzacq, à 4km du départ, où un dessinateur humoristique à laissé exposé son œuvre. Pause café croissant au village, c’est dimanche !! Peu de monde sur le chemin pour l’instant et en fait je marcherai tout seul toute la matinée. Moment agréable car aucun bruit de circulation, juste les oiseaux et la nature.

A la sortie du village un chemin longe un immense étang, quelques pêcheurs tentent leur chance. Un espace de camping est disponible un peu plus loin pour les itinérants, un vieux chêne attenant sert de réceptacle à reliques pour ce « camp’hostel ». Encore des poules, et la confirmation que le terrain se vallonne de plus en plus.

Une nouvelle ardoise de l’alchimiste est accrochée dans un arbre, je vous laisse juger de la justesse du propos. Magnifique demeure que ce moulin de Louvigny. Juste après sur une portion de route un couple d’hirondelles faisaient des allers retours pour capturer des insectes. J’ai essayé de me faire oublier sur le bas coté et de capter leur passage : leur vol est une prouesse de rase motte près du sol et de virages à 90 degrés en quelques centimètres !!! Pas facile de les attraper avec mon iPhone.

L’église de Louvigny doit être une construction très récente, moderne de l’extérieur, petite et fonctionnelle. Est ce une chapelle plutôt ? Je ne suis pas expert en la matière … en tout cas pas de miracle le ciel est toujours chargé et je sens comme une bruine très fine parfois. Les autorités locales ont pris soin de prévenir les véhicules de la présence des marcheurs. Je le précise car ce panneau ne signifie pas «  pas plus de 30 marcheurs » ni même «  vitesse maxi 30 pour les marcheurs » !!

Pendant ce moment de la matinée j’en profite pour écouter de la musique avec mes écouteurs légers sur le téléphone. C’est agréable, je vous partage la recommandation du jour :

Je croise enfin du bétail à nouveau, plus de champs mais des pâturages, je les approche pour une photo, elles posent dirait on. Les foins ont été coupés et emballés déjà, prêts pour l’hiver prochain. Un petit oiseau fera des efforts inouïs et preuve de courage pour attirer mon attention. Sans doute en passant dans le chemin je suis proche du nid, du coup il sautille devant moi tant que je suis trop près. Je réussirai à le photographier malgré ses sauts répétés.

En haut d’une colline je croise un pellerin à contre sens, il va par là et moi par ici. Bonjour, bonjour, buen camino et hop il disparaît. Arrivé enfin à Larreule, terme de la marche du jour, il est 13h30, idéal pour le menu sandwich + pomme du jour.

20km tout rond, en un peu moins de 5h dans la matinée je n’ai pas traîné pour atteindre le gîte à la ferme de Larreule. L’approche du retour se fait sentir quoi que j’en dise … Je goûte une bonne bière pression locale méritée avant de rédiger cet article et repos avant le dîner. Bonne nouvelle ce soir j’ai eu Thierry au téléphone, on se retrouve demain au gîte de l’étape, il a filé vite, c’est sympa et j’ai hâte d’y être.

Une réflexion au sujet de « J-7 »

  1. Toujours aussi beau le pays Basque, cette fin de parcours va certainement te laisser de grands souvenirs. Je remarque que les animaux commencent à s’habituer à toi. Pour les vaches, il me semble que je préfère 4526 à 6907 car ses défenses sont moins affutées. eh

    Quant au vol des hirondelles ou martinets, tu devrais les interroger pour connaitre les secrets de leur virtuosité afin de les adapter à tes modèles réduits. C’est très spectaculaire non!

    Enfin arrivé à l’étape, repos bien mérité et bière bien dégustée.

    Nous avons hâte d’être à demain pour admirer grâce à toi ces superbes paysages.

    Anyjak

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